Messe de clôture du jubilé des 400 ans de ND de Buglose
«QU’ELLE EST BELLE L’ÉGLISE DES LANDES !» Par ces mots, mgr Jean-Paul James, évêque de Bordeaux, a clôturé l’année jubilaire de Buglose, en présence de nombreux prêtres, diacres et fidèles venus de tout le diocèse.
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Lundi 24 Mai 2021
Notre-Dame de Buglose
Nous fêtons aujourd’hui, 400 ans d’histoire, 400 ans de reconnaissance et de prière à Notre-Dame : les ex-voto en témoignent. Tant de personnes sont venues ici confier leurs proches et notre région. Certains d’entre nous y sont venus en famille et font mémoire aujourd’hui, de leurs parents ou grands-parents. C’est un lieu de grâce. Comme une mère de famille, Notre-Dame nous y accueille et nous encourage, dans l’espérance, la compassion, dans le chant du magnificat.
Oui, la Vierge Marie ravive notre espérance. Aujourd’hui, nous fêtons Marie, l’une d’entre nous ; une femme de notre race qui a connu la vie simple d’épouse, de mère. Elle comprend nos vies familiales, avec les joies des naissances et les épreuves de santé. Plus que cela, même : elle a vu son fils traîné dans la boue, accusé, condamné, abandonné par les siens, le jour du vendredi saint. Quand on la voit passer, on dit d’elle, c’est la mère du condamné ! Or, cette femme près de la croix partage pleinement la vie de Dieu, la lumière de Dieu, l’amour de Dieu. Entrainée par son fils, elle est passée de la boue, de la vase à la lumière. C’est l’histoire si belle de Notre-Dame de Buglose, couronnée et rayonnante de lumière. C’est une vivante que nous fêtons ! En contemplant Marie, nous contemplons le but de notre marche ; nous ne sommes pas destinés au trou noir de la tombe mais à la lumière éternelle. Oui Notre-Dame ravive notre espérance. Ici, il y a en a eu des chapelets de « Je vous salue Marie », cette prière que nous avons souvent apprise sur les genoux de nos parents ou grands-parents. Et que disons-nous ? je vous salue Marie, ou réjouis-toi Marie, le Seigneur est avec toi. C’est la parole de l’ange à Notre-Dame. C’est la parole du messager de Dieu à nous tous : réjouis-toi, Sophie, Matthieu, et chacun peut mettre son prénom, le Seigneur est avec toi. Nous connaissons une période d’inquiétude à la suite du covid, certains se demandent comment nous allons en sortir, des pères et mères de famille s’inquiètent pour leur travail, des jeunes pour leur avenir. Et il faut bien reconnaitre que les actualités internationales sont préoccupantes en Terre Sainte, au Liban : que d’inquiétudes ! Dans ce contexte, le serpent de la première lecture, l’animal qui rampe dans la vase, veut nous entraîner sur la pente du découragement et de la tristesse ; il se réjouit quand on veut nous faire croire que tout va mal. Il nous entraîne sur le chemin du découragement et de la tristesse, du fatalisme et du cynisme. Au contraire, Notre-Dame nous entraîne de la vase à la lumière. Oui, le Seigneur est avec toi, Il agit aujourd’hui ! Il y a des conversions au Christ aujourd’hui ! Grâce à Notre-Dame de Buglose, passée de la vase à la lumière, réveillons notre Espérance !
Et unis à Notre-Dame, vivons la compassion. L’Evangile nous la montre au pied de la croix. Mais que peut Notre-Dame, que peut faire la mère à l’égard de son fils en train d’agoniser ? Quand Jésus était petit, elle l’avait nourri, habillé, éduqué, comme toutes les mamans du monde. Mais au pied de la croix, que peut-elle ? Et de qui Jésus a besoin en croix ? De quelqu’un qui soit là. C’est une présence muette de Notre-Dame mais qui dit tellement : « quoi qu’on pense de toi, même si je ne peux plus rien, je suis là. Je t’aime. J’accepte d’être avec toi, jusqu’au bout ». C’est la compassion de Notre-Dame, à l’égard de Jésus, mais aussi à notre égard : elle est notre mère. En la regardant, nous découvrons ce qu’est la compassion : c’est parfois être compétent ; quand un enfant est malade, il faut le soigner ; quand un frère n’a pas à manger, il faut agir et le nourrir. Mais, parfois, la compassion c’est simplement être là, donner la main, caresser le front ; par la simple présence, redire : je t’aime. C’est grand la compassion, cela fait de tant d’entre nous, non pas des gens grincheux et tristes, mais des personnes ouvertes et rayonnantes. Oui, Notre-Dame nous entraîne de la vase du chacun pour soi à la lumière de la compassion. N’est-ce pas le parcours de Saint Vincent de Paul venu prier ici et parti en mission près des galériens et des personnes pauvres.
Mais regardons encore la statue dans cette année jubilaire ; au col du vêtement de Notre-Dame, je vois écrit : Magnificat. C’est une parole de Notre-Dame, son chant. Une prière de merci, d’action de grâce. Que veut nous dire Notre-Dame ? Marie n’a pas été épargnée par les épreuves, mais elle sait voir déjà, les signes de la présence de Dieu, de l’action de Dieu qui nous relève, nous remet debout. Notre-Dame, mère de l’Eglise nous invite à chanter son Magnificat. Car l’Eglise sait bien qu’elle est l’objet d’un amour gratuit de Dieu. Combien de Zachée, de Matthieu, de Pierre, Paul, Thérèse ou Bernadette qui peuvent chanter : Il a posé son regard sur moi. Il se souvient de son amour. Oui, Dieu se souvient. De quoi se souvient Dieu ? De nos fautes, de nos péchés, de ce qui va mal dans nos comportements ? Non, de son amour envers nous. Son amour est de toujours à toujours, il ne nous lâche pas ! Il nous tire de la vase et de la boue, et nous entraîne dans Sa Lumière. Merci Notre-Dame de Buglose, de nous entraîner sur le chemin de l’espérance, de la compassion et de l’action de grâce. Devant vous, je voudrais reprendre les mots du poète Paul Claudel : « Je n’ai rien à offrir et rien à demander, je viens seulement Mère pour vous regarder. Ne rien dire, regarder votre visage. Parce que vous êtes belle, parce que vous êtes immaculée, simplement parce que vous existez Mère de Jésus-Christ, soyez remerciée ! Amen.